Le kératocône : la maladie et ses symptômes

Le kératocône : qu’est-ce que c’est ?

Le mot kératocône tient son origine dans la langue grecque car il signifie « cornée conique ». La cornée est un revêtement transparent du globe oculaire à travers lequel on aperçoit l’iris et la pupille de l’œil. Elle transmet la lumière au cristallin et à la rétine.

Lorsqu’un patient souffre de kératocône, c’est que sa cornée est déformée. La maladie va amincir progressivement la cornée et lui faire perdre sa forme sphérique normale et prendre une forme de cône irrégulier. Cette déformation entraîne des troubles de la vision plus ou moins sévères (vue brouillée, déformée, images multiples, stries, hypersensibilité à la lumière et mauvaise vision de loin).

Cette maladie est considérée comme une maladie rare, elle affecte moins d’une personne sur deux mille. Elle touche généralement les deux yeux mais pas nécessairement avec la même intensité.

Le kératocône n’est pas une maladie contagieuse, et touche indifféremment les deux sexes. On ne connaît pas encore précisément les causes de la maladie, mais il s’agit probablement d’une maladie génétique. De plus le kératocône survient souvent chez des patients atteints d’une autre maladie génétique ou ophtalmologique comme la rétinite pigmentaire, l’amaurose congénitale de Leber, le syndrome de Marfan ou la trisomie 21.

Le diagnostic de la maladie est établi généralement à l’adolescence et progresse rapidement jusqu’à l’âge de 25 ans. Il est à noter toutefois que cette maladie peut survenir plus tard (mais dans 82 % des cas avant 40 ans).

Sa progression est lente et imprévisible, son origine peu connue.
 

Les symptômes du kératocône

Tous les patients ne présentent pas les mêmes symptômes, et surtout pas avec la même intensité. D’autre part l’évolution est totalement imprévisible, la maladie peut rester stable durant plusieurs années puis s’aggraver rapidement sans aucune raison, son évolution peut s’arrêter tout aussi brutalement.

Schématiquement, on distingue 4 stades :

  • une première phase qui représente juste pour le patient un inconfort visuel, accompagné souvent par un début d’astigmatisme ;
  • une deuxième phase qui voit l’arrivée d’une myopie ;
  • un stade 3 plus handicapant où la déformation de la cornée devient visible et les troubles visuels s’accentuent ;
  • dans le stade 4, la cornée s’amincit, perd de sa transparence, c’est le kératocône aigu, ou avancé.

En fonction de l’intensité du kératocône et de son évolution, les symptômes ressentis par le patient ne sont pas identiques :

  • dans les deux premières phases, le patient ressent une sensation de « brouillard », la vision est floue, et les images peuvent être déformées. Il voit de moins en moins de loin. Le patient devient très sensible à la lumière et à l’éblouissement. Ces problèmes de vision sont généralement doublés par une irritation oculaire (yeux larmoyants et qui grattent) ;
  • durant la phase 3, la vue devient encore plus brouillée, elle est déformée, des images multiples ou striées apparaissent ;
  • dans le cas extrême de kératocône aigu, des cicatrices apparaissent sur l’œil et opacifie encore plus la vision, à ce stade seule une greffe de cornée peut améliorer la vue.